Gazon !

Le blog des pros

Dans un récent article du Monde, la journaliste Pascale Kremer posait une question simple à ses lecteurs « Le gazon est-il un non-sens écologique ». Peut-être ! Mais d’un autre côté, le gazon fait aussi partie de la nature et des espaces verts. Il est même incontournable pour les sportifs, les enfants, les pros de la sieste nature…

 

Les puristes

Ce sont eux qui sont visés. Les purs, les durs, ceux qui veulent un gazon « à l’anglaise » et qui ne lésinent pas sur les moyens. L’anti-mousse, le scarificateur, le robot connecté, l’engrais, l’arrosage, les semis intermédiaires, le désherbage manuel… C’est sûr, lorsqu’on parle de la perfection, on peut se poser la question… Le gazon devenant alors chronophage et pas vraiment écolo. Certains golfs consomment des quantités inquiétantes de produits tout cela pour que la balle roule de façon parfaite jusqu’au prochain trou. Tout dépend du point de vue où l’on se place, mais lorsqu’on n’arrive pas à joindre les deux bouts à la fin du mois, cette débauche d’argent et d’énergie pour une pelouse…  On peut poser la question sur les moyens utilisés ! Et que dire du propriétaire qui arrive sur un terrain pour retirer l’herbe en place afin de le remplacer par… de l’herbe… Certes, il y a herbe et herbe, mais là aussi, vu de loin, ça peut surprendre.

Les coolistes

Mais ce vieux cliché du gazon parfait, en tout cas pour les particuliers, ce n’est plus d’actualité. Il est loin le temps où le gazon devait ressembler à un green de golf. Chez tout à chacun, la pelouse est un espace de jeu, tondu raz pour que les gamins puissent courir en toute quiétude, pour qu’on puisse s’allonger dans l’herbe verte et pour marcher sans difficulté pour aller à l’autre bout du jardin.

Les « coolistes » sont majoritaires. Le gazon est pratique, mais il ne doit pas nous prendre la tête, ni consommer trop d’eau ou de monnaie.

La tonte, les petites retouches ici ou là, ça va. Mais s’il sèche en été, on le laisse faire en attendant les pluies de l’automne.

Un gazon sans se prendre la tête, c’est possible aussi. Allez, je vous l’accorde, un petit coup d’engrais une fois par an pour le rendre un peu plus vert… Et ça ira.

Et les mauvaises herbes alors ? Les mauvaises herbes ? Quelles mauvaises herbes ? Si vous parlez du trèfle, y’a rien de mieux, en période de canicule, il peut rester bien vert ! Et la verdure, c’est parfait pour un espace vert !

Les autres puristes

Mais la vague écolo n’épargne pas le gazon. N’entrons pas dans la différence entre l’écolo et l’écolo… Chacun a sa vérité et voit la nature en fonction de ses convictions.

Avec l’arrivée de quelques maires verts, le gazon est devenu un enjeu stratégique… Pour ou contre le gazon ?

Dis-moi comment tu gères ton gazon, je te dirai pour qui tu votes ! Encore une fois, le juste milieu a du mal à s’exprimer.

Pour ne plus avoir l’air de pollueurs ou pour avoir l’air bien écolo, de nombreuses municipalités laissent pousser l’herbe dans les espaces verts. L’ancien gazon devient souvent une friche remplie de chardon avec des graines qui s’envolent de-ça de-là, dans les potagers aux alentours.

En laissant pousser, quelquefois, ce sont les ronces et les épines qui se développent. On oublie l’esthétisme pour privilégier la biodiversité.

Chacun son objectif, et pourtant, il y a moyen de concilier les deux !

Step by step

En sortant un peu du « à tout prix » pour démontrer ses convictions, nous entrerons, peut-être, dans une gestion raisonnée des espaces verts en prenant en compte les différents éléments :

  • la biodiversité pour plus d’insectes,
  • les aires de jeux pour les amoureux de la nature et les enfants, avec une pelouse bien tondue pour jouer dans l’herbe !
  • l’esthétisme des espaces verts, qui est l’essence même de l’art des jardins,
  • et la réduction des produits sur les aires de jeux engazonnés comme a très bien su le faire la ville de Rennes sur les terrains de sport.

Non, le gazon n’est pas un non-sens écologique. Et comme l’explique très bien Howard Wood, écologue britannique : « Une prairie a le potentiel de séquestrer 1,1 tonne de CO2 par an ».

Oui, nous pouvons faire mieux en limitant les produits sur les terrains de sports.

Oui, nous pouvons préserver la biodiversité en conservant des espaces verts esthétiques avec du gazon.

En résumé, les pros gazon contre les antis-gazon, c’est un débat que nous devons dépasser. Prenons un peu de hauteur plutôt que de rester… Au raz du gazon !

 

Roland Motte… Jardinier !

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