J’ai les abeilles ! #abeille # tendance #biodiversité

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Entre la journée des abeilles, la semaine des abeilles, la foire aux abeilles, les promos sur le miel, les promos sur les abris à insectes… On sent bien que l’abeille et sa vie sont devenus des produits proches du marketing…. Pour la bonne cause… Normalement !

Bzzzzz

Vous l’avez tous entendu en long en large et en travers… « Si les abeilles venaient à disparaitre, nous serions morts de faim… »

La légende raconte qu’Albert Einstein aurait prononcé ces quelques mots !

Alors c’est vrai, la pollinisation est un processus fondamental dans le monde végétal. 90% des plantes sauvages se reproduisent de cette manière, c’est un peu moins le cas pour les cultures. Ne sous-estimons pas leur rôle, les abeilles et tous les pollinisateurs sont extrêmement importants pour notre biodiversité végétale. Et les insectes sont attaqués de toute part à cause des produits, des monocultures, de la gestion globale du territoire, des voitures… Et de bien d’autres choses encore. L’effet papillon n’est pas propice au développement des papillons…

Nous devons donc, nous renseigner, nous informer et réagir. Les professionnels de la nature sont les premiers concernés. Mais on peut aussi faire le distinguo entre la protection de la nature et l’utilisation sans limite des abeilles à des fins commerciales !

Effrondrement

Habituellement, le taux de mortalité naturel des abeilles est de 5 à 10%. Mais depuis les années 1990 aux USA et les années 1995 en France, on constate ce fameux effondrement. Pour les puristes, il s’appelle « Colony Collapse Disorder » ou « syndrome d’effondrement des colonies » en français dans le texte. Certains apiculteurs se sont retrouvés avec un taux de mortalité de 90%. La production de miel a été divisée par 2 en 20 ans sur le territoire Français. Mais la consommation n’a pas baissé. Cela laisse bien-sûr la porte ouverte aux petits malins qui vont ajouter discrètement de l’eau, du sucre et du sirop pour augmenter les quantités de pseudo miel… Ca y ressemble, mais ce n’en est pas… Prudence et analyse s’imposent.

Pour être plus pragmatique, l’un des services « environnement » de l’Institut National de Recherche Agronomique plus communément appelé INRA a essayé d’évaluer le coût annuel de cet effondrement dans le monde. C’était juste histoire de se faire peur. On peut donc estimer que cette abondante mortalité d’abeilles nous couterait la bagatelle de 153 milliards d’euros par an. Certes, il s’agit d’une estimation, mais ça calme !

Reine

Devant ce cataclysme annoncé, et pour aider l’abeille noir (Apis mellifera mellifera), les apiculteurs sont allés chercher des reproductrices au-delà de nos frontières. Les nouvelles reines arrivent de Grèce ou d’Italie, mais avec elles, les pathogènes et les habitudes liées à la météo de leur pays d’origine. Il s’ensuit bien entendu tout un tas de petits problèmes liées à une adaptation difficilement contrôlée. Le brassage génétique lié à ces importations royales provoque un joyeux mélange mais avec des ouvrières pas toujours adaptées aux différentes contraintes de nos régions.

Vous allez me dire, vu de loin, une ruche c’est une ruche, une abeille c’est une abeille, et un pot de miel, c’est un pot de miel… Peut-être ! Mais encore une fois, à court terme, on ne se pose pas de question ! A moyen ou à long terme, certains apiculteurs et scientifiques commencent à tirer la sonnette d’alarme.

Du coté du marketing, l’inquiétude n’est pas de mise, l’abeille est toujours un bon vecteur de communication, et il est de bon ton de la défendre, on verra les détails plus tard ! Arrêtons de toujours chipoter …

Sauvage !!!

Notre symbole de biodiversité, j’ai nommé l’abeille, se doit donc de trôner en victime ou en porte-drapeau d’un monde plus vert. Pour les besoins de la communication, nous devons l’accueillir, la protéger, la développer. « Le conseil d’administration a décidé de placer 3 ruches sur le toit et d’en faire des caisses pour annoncer la nouvelle ». L’image est belle, profitons-en, et les responsables de communication ont saisi la bête au bond.

Mais le soldat Apis mellifera qu’on protège et qu’on met en avant sur tous les produits bio, n’est pas la seule au monde. Il y a aussi plus de 20 000 espèces sauvages qui attendent les mêmes attentions.

Les butineuses de nos ruches font aussi sérieusement de l’ombre à ces pauvres petites abeilles sauvages. Certaines ne butinent qu’une seule espèce de fleur, alors que nos abeilles d’élevage se régalent de tout, laissant peu de place à la concurrence.

Il serait quand même dommage que notre besoin d’image et de communication viennent ruiner la biodiversité par la mise en avant d’un troupeau de ruches développées sans contrainte ou sans contrôle.

Bon, on ne va pas non plus se mettre la rate au court bouillon pour de malheureux insectes. Y’a plus grave dans la vie.

Encore un édito qui ne sert à rien… Décidément !

 

Roland Motte… Jardinier !

Les abeilles dans notre communication

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